Les serres de jardin : protéger et maitriser la croissance des cultures

Avoir sa propre serre pour cultiver ses légumes tout au long de l’année est un plaisir et un réconfort, à l’heure de la crise sanitaire. Comment s’y prendre pour obtenir une belle récolte pour toute la famille sur une surface réduite ? La rédaction passe en revue les points à surveiller pour bien démarrer.

Par la rédaction

Dans quelles conditions peut-on installer une serre de jardin ?


Une serre de jardin permet de constituer les semis à une période antérieure à celle normalement pratiquée en plein champ. Elle offre aussi la possibilité, à l’inverse, de prolonger des cultures en période plus froide. Les serres d’agrément souvent utilisées dans les arts floraux sont un moyen de choix pour limiter les impondérables climatiques. Elles permettent également de s’assurer les petites récoltes savoureuses des petits potagers tout au long de l’année. Selon les cultures, la pousse se fait à même le sol, éventuellement préparé et amendé, ou en pots. À de rares exceptions, toutes les serres sont transparentes pour permettre la photosynthèse. Les amateurs de champignons utilisent des serres bâchées, ou bien des serres à parois opaques. Les champignons en effet n’ont pas besoin de lumière puisqu’ils ne se développent pas par l’intermédiaire de la chlorophylle. Par contre, le sol des serres à champignons doit être richement amendé en matières organiques, puisqu’ils se développent par l’absorption des molécules directement dans le milieu de culture, et non par fixation du carbone de l’air comme les autres végétaux.

Où installer sa serre et quels matériaux choisir ?

L’accessibilité est le critère numéro 1 : quelle que soit la culture envisagée, ce serait inapproprié d’installer une serre de jardin à l’autre bout du terrain ou dans un endroit escarpé. La régularité du travail et le contrôle de l’installation sont primordiaux, surtout en cas d’utilisation d’équipements électriques. L’idéal étant à l’abri du vent, loin des grands arbres, en orientation est-ouest. Prévoir un point d’eau et le cas échéant une alimentation électrique. Pour l’installation, l’embase peut être fixée à même le sol pour les petites surfaces (quelques mètres carrés). Au-delà, un dallage en ciment doit lui servir de support. Le plastique offre l’avantage d’un coût modéré, mais doit être régulièrement changé, tous les 3 ans, ou tous les 6 ans s’il s’agit de films en plastique double et traités anti-UV. Plus onéreux, mais d’une durée de vie d’au moins 10 ans, le vitrage en polycarbonate offre l’avantage de la solidité face aux grêlons et au poids de la neige. Pour une serre dont la température est réglée par thermostat, il convient de choisir une double épaisseur de vitrage. Enfin, le verre est le matériau de choix de l’horticulture. Pour éviter les accidents de personne, le verre trempé présente l’avantage de la solidité et de la sécurité. En effet, en cas de choc violent, les éclats sont de petite taille et faiblement coupants, comme pour les parebrises de voiture. Les installations les plus soignées optent pour du verre feuilleté au toit et du double vitrage pour l’enceinte. Dans le cas particulier des serres à champignon, le polycarbonate teinté ou la bâche opaque sont utilisés, jamais le verre (hormis de très petites serres portables). Les formes classiques sont la serre tunnel (surtout en bâche plastique), la serre adossée au mur de l’habitation et la serre hollandaise, la plus esthétique pour un jardin, avec son petit côté « maison transparente ».

Les équipements de la serre de jardin

La bâche de serre supplémentaire opaque ou semi-opaque est utilisée pour éviter une brûlure des cultures. Les ouvrants devront être choisis préférentiellement coulissants, à la fois pour ne pas avoir de battage au vent, et pour éviter une ouverture trop grande. En hiver, le chauffage dépend de l’approvisionnement énergétique : fuel, gaz ou électricité. L’arrosage doit se faire en fonction de la maturité de la culture : brumisation pour les semis, goutte à goutte pour les plantes ayant une certaine maturité. Suivant les moyens financiers disponibles, un programmateur simple ou un système plus sophistiqué prenant en compte la température et le taux d’humidité de l’air pourra être mis en œuvre.

Un point sur la législation pour l’installation des serres

La législation varie selon le type de serre : permanente ou provisoire. Les installations provisoires implantées moins de 3 mois dans l’année peuvent être installées sans autorisation. Cette durée est réduite à 15 jours si l’habitation est située dans une zone particulière : site classé ou en instance de classement et secteur sauvegardé. De même, les châssis et les serres n’ont pas besoin d’autorisation si la plus grande hauteur n’excède pas 1,80 m (article R421-2 du Code de l’urbanisme). Au-delà de cette dimension, et si la superficie excède 5 m2, la serre de jardin est soumise à une obligation déclarative. Celle-ci cependant permet de voir large : elle concerne les châssis et serres dont la hauteur au-dessus du sol est comprise entre un 1,80 m et 4 m, et dont la surface au sol n’excède pas deux mille mètres carrés sur une même unité foncière (Article R421-9 du Code de l’urbanisme). Souvent l’installation d’un abri de jardin, pour stocker les produits phytosanitaires, matières d’amendement ou encore les outils, est nécessaire. Dans cette éventualité, seule la déclaration préalable est obligatoire si la surface au sol est réduite (surface au sol inférieure à vingt mètres carrés).